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Le syndrome de Jérusalem by Véronique Blamont (TéléObs)

18.05.1995

Ce qui compte ce soir, c'est le regard croisé des Palestiniens et des Israéliens, par le biais de quatre films, sur la cité mythique. Cependant, on remarquera que le propos de "Cantique des pierres", de Michel Khleifi (sélectionné au Festival de Cannes en 1990 pour "Un certain regard"), sur "la douleur humaine vécue dans la Palestine d'aujourd'hui" est quelque peu dépassé. Israël a concédé l'autonomie aux territoires de Gaza et de Jéricho. Il n'en demeure pas moins que ce "documentaire-fiction" à sa sortie, avait défrayé la chronique. Pour les uns, il s'agissait d'un témoignage accablant sur l'oppression israélienne, pour les autres d'un pur produit de propagande.
Autre documentaire-fiction digne d'intérêt : celui d'Eyal Sivan évoquant une fièvre Jérusalemite (un trouble mental qui se manifesterait par des hallucinations messianiques) étreignant, chaque année, une centaine de touristes. Rêve ? Réalité ? Parions pour la seconde hypothèse puisqu'on nous soutient que ces transports touchent autant les hommes que les femmes, surtout des Américains et des Scandinaves. On découvre également, dans ce film, la cité lors de Pourim. Dommage qu'il n'y ait pas ici un commentaire pour nous dire le minimum. Que cette fête commémore les événements rapportés dans le Livre d'Esther. Que le mot "pourim" vient, selon ce récit, de "pour", qui désigne le sort. Qu'aujourd'hui, pour célébrer cette fête, on lit à la synagogue le rouleau d'Esther, on échange un double présent avec des parents, on fait la charité au moins à deux personnes, on boit, on chante, on mange et on se déguise (on voit ici des mômes grimés en soldats, pistolet au poing). Bavure : on entend aussi crier à ceux qui filment "Mort aux gauchistes ! Mort aux Arabes !" Une violence, une tension qui nous indiquent que nous sommes à Jérusalem.