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La Mémoire d'Israël by Sophie Bernard (TV8)

24.02.1991

Quelle mémoire transmet-on aux enfants ?
Faut-il se souvenir à tout prix ? "Sommes-nous libres ou esclaves de la mémoire ?" Que transmettre ? Quelle éducation donner aux jeunes générations?
La société israélienne est, chaque jour confrontée à ces questions qu'elle laisse pourtant sans réponse. Il en va de l'unité, de la force du groupe... Ne pas oublier.
Bleu nuit diffuse ce soir un reportage remarquable et inhabituel sur l'éducation et l'enseignement donnés aux enfants israéliens. Réalisé en 1987 par Eyal Sivan, né en 1964 à Haïfa, "Les esclaves de la mémoire" porte un regard critique mais ouvert sur le système éducatif de l'Etat hébreu. Ce jeune réalisateur - qui remporta en 1987 le Prix du cinéma du réel avec Aqabat Jaber, ou vie de passage - ne s'autorise aucun commentaire : il interroge des enfants et des adolescents ; se promène dans les classes ; rencontre des enseignants ; laisse parler les silences et les doutes. Seul un vieux professeur ponctue et éclaire ce document en analysant de façon très pointue les mécanismes de cette société. "Nous perpétuons une éducation à l'esclavage de l'esprit, dans laquelle la soumission est présentée comme l'essence de l'humanité et de la judaïté" remarque-t-il, ou encore : "La mémoire de nos deuils et de nos souffrances nous absout de tout. Elle justifie nos actes présents au nom du passé."
De la maternelle à l'armée, des cérémonies du souvenir à l'appel des sirènes, de la sortie d'Egypte à la Shoah, les jeunes Israéliens vivent au rythme d'un passé-présent. A partir de l'importance de la transmission culturelle et religieuse, mais aussi des risques de toute mémoire obsessionnelle, ce film propose une réflexion passionnante sur les racines du nationalisme israélien.