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Ça va mieux en le disant (courrier des lecteurs), Télérama

10.12.2003

Agression
Ne vous lasserez-vous donc jamais d’attiser la haine en vous faisant le relais complaisant d’Eyal Sivan et de ses comparses, recommandant (2 T) à vos lecteurs un “documentaire choc sur l’annexion de la Palestine”, car, comme l’écrit Antoine Perraud, “il faut que le scandale arrive ?” Vous avez tellement apprécié Route 181 que vous lui accordez un grand article. (...) Et au cas ou le lecteur n’aurait pas compris, vous choisissez comme accroche la citation scandaleuse (du co-réalisateur Eyal Sivan), qui dénonce la “purification ethnique” de la part d’Israël. Bien sûr, vous vous rattraperez en recommandant bientôt une autre émission ou un livre sur les “bons” Juifs, ceux que vous aimez par-dessus tout, les Juifs morts. Et ainsi vous aurez les mains tout à fait propres lors de la prochaine agression commise contre un Juif, ici, en France, en attendant le prochain pogrom que vous dénoncerez bien évidemment comme étant de la faute de Sharon, de Bush et surtout des Juifs eux-mêmes, extrémistes, communautaristes, suppôts de l’Etat d’Israël, etc.
Suzanne Bitter, Le Mesnil Saint-Denis

Malveillance
Je viens de lire le papier que vous avez publié sur Route 181 et je veux vous dire combien je suis choqué. Non par la lecture que vous faites du film lui-même, c’est la vôtre et je la respecte, mais par la malveillance méthodique avec laquelle vous décrivez la démarche des auteurs. Ainsi, lorsque vous écrivez d’entrée de jeu qu’ils “ajoutent du sel sur les plaies”, “arrachent des propos incendiaires”, “font jaillir la rancœur”, vous les accusez simplement de manipuler, de déformer pour abaisser. Le ton est donné (...). Pour les lecteurs qui ne connaîtront ce film que par votre article, il sera clair que Khleifi et Sivan n’y expriment que l’ “horreur de l’Etat hébreu” que vous leur attribuez et une intention monomaniaque de nazifier Israël afin de mieux saper sa légitimité. Pour ces lecteurs, la question est : ce film a-t-il été réalisé par des crétins ou par des salauds ? Quel est votre choix ? Route 181 se prête à diverses lectures critiques, cela va de soi. Le plaidoyer qu’il contient en faveur de la solution “binationale” est discutable, c’est évident. Mais que vous ayez pris le parti de salir ses auteurs au nom des intentions perverses que vous leur prêtez, que vous ne cessiez de les dépeindre comme des nihilistes haineux (...), c’est simplement honteux.
Rony Brauman, Malakoff

Ignominie
C’est votre droit d’avoir détesté, ou peu s’en faut, le reportage d’Eyal Sivan (et Michel Khleifi) sur Israël diffusé par Arte. Mais le mien, de droit - je suis juive, mes parents ont été exterminés par les nazis (...) -, c’est d’y voir malheureusement la véritable image d’Israël. (...) Ah ! cet Israélien sans scrupule aucun (déclarant) “nous aurions dû les exterminer en 1948, on aurait aujourd’hui la paix” ! Dans la bouche d’un homme aux cheveux blancs et qui sait parfaitement ce que ces mots veulent dire, c’est plus qu’une infamie, c’est de la complicité avec les crimes que commet chaque jour Israël. (...) Aujourd’hui, j’ai honte d’un Etat qui - au nom de tant de morts en général, et des miens en particulier - n’a pas su enseigner à ses citoyens autre chose que le refus et la haine de l’autre, l’autre étant celui à qui Israël n’en finit pas de voler sa terre (...) Ça ne vous fait pas frissonner, ces ouvriers qui vous expliquent la beauté de leurs nouveaux barbelés qui, grâce au mur, cette ignominie, ont sorti la fabrique de la faillite ? Moi, oui. (...) Le film de Sivan est salutaire, hélas.
Deborah Bernard / Carole Sandrel (e-mail)

Merci Arte
Le film Route 181 diffusé par Arte récemment, m’a donné envie d’apporter, en ces temps de fête de l’Aïd, un plat de baklavas à la synagogue de mon quartier. En effet, j’ai été particulièrement ému par le témoignage de ces Israéliens d’origine marocaine qui essuient furtivement une larme quand ils parlent de chez eux... le Maroc. Au-delà des idéologies, il y a les hommes.
Abderrahmane Djebaïli, Orléans