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Le sang des juifs by Nathalie Barjou (Télé Câble)
23.02.1991
Dehors, un soleil d'avril éclaire les villes arides d'Israël. Dedans, partout, des enfants chantent un seul et même refrain : "Esclaves nous avons été, maintenant nous sommes libres." Ce chant-là n'est pas un conte d'écoliers, il raconte une histoire mémorable. Ces écoliers-là ne sont pas tout à fait comme les autres, ils ont et perpétuent une mémoire de plusieurs siècles.
90 minutes pour nous conter un printemps israélite, trente jours rythmés par les célébrations fondamentales de la mémoire.
Izkor, souvenez-vous en hébreu. Des esclaves hébreux qui fuirent l'Egypte, des victimes du génocide nazi... Trente jours pour apprendre aux enfants d'Israël leurs souvenirs, à tout prix...
90 minutes pour nous montrer, aussi, que tous n'acceptent pas ce qui se passe là-bas. A l'image du professeur Leibovitz, un fervent critique du système éducatif et social de son pays, lui qui se refuse à exorciser, aujourd'hui, par un esclavage de l'esprit ce qui fut, hier, un esclavage de corps : "Rien n'est plus commode, psychologiquement, que de nous définir en fonction de ce que les autres nous ont fait subir. Plus besoin de nous demander qui nous sommes, quelles sont nos valeurs. C'est envers nous que toutes ces horreurs ont été commises, et cela nous dégage de toute responsabilité. On se souvient de ce qu'on nous a fait, ça nous absout de tout." A l'image du jeune Oshik, qui ne veut pas, demain, être semblable à ses geôliers d'antan : "Les Arabes veulent la liberté, il faut leur rendre les territoires, ne plus les tuer. On n'est pas Hitler !" Le sang juif crie vengeance. Oshik, lui, préférerait apprendre le pardon...