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Le Réel à l’épreuve by Annick Peigné-Giuly & Arnaud Vaulerin (Libération)

10.03.2004

Panorama très politique des documentaires de l’année et polémique autour de « Route 181 », partiellement déprogrammé.

“Si je n’envisageais pas, comme il est probable, de partir l’année prochaine, j’aurais déjà démissionné !” Suzette Glenadel est furieuse. Pour sa vingt-sixième édition du Cinéma du réel, il lui est arrivé “l’impensable”, comme le dit la déléguée générale d’un des plus remarquables festivals de documentaires : la déprogrammation par le directeur du Centre Pompidou de l’une des deux séances, dimanche prochain, du film d’Eyal Sivan el MicheI Khleifi, Route181,fragments d’un voyage en Palestine-Israël. Et cela, pour des “raisons de sécurité”, suite à la pression de quelques personnalités jugeant le film “antisémite” (Libération des 6 et 8 mars, lire aussi encadré). Le film, qui a déjà été diffusé par Arte en novembre, n’est pourtant que l’un de ces documentaires emblématiques de l’esprit du Réel. (...)
Annick Peigné-Giuly et Arnaud Vaulerin

Encadré : Desplechin anticensure
“Je crains que mon nom ait été utilisé dans cette affaire sinistre et inquiétante de censure. Et je serais honteux, si, sans que je l’aie su ou mesuré, mon nom ait pu empêcher en si peu que ce soit la diffusion de Route 181”. Arnaud Desplechin ayant reçu un exemplaire de la pétition qui circule actuellement pour protester contre la déprogrammation partielle dont a fait l’objet Route 181 au Cinéma du réel, y a répondu par un mail où il s’explique sur ses sentiments, mêlés, à l’égard du film, mais affirme que “toute idée de censure [le] révulse”, considérant qu’on puisse “interdire une projection est indigne”. Le cinéaste avait été cité par Gérard Grunberg (directeur de la BPI et organisateur de Cinéma du réel) comme “l’une des personnalités” dont l’intervention écrite a conduit à annuler une projection du film.